Saint Julien de Brioude

Voici la plus illustre des églises romanes d’Auvergne, la plus vaste, la plus chargée d’histoire et l’une des plus belles. Elle ne ressemble à aucune autre. (Bernard Craplet)

Cette longue histoire commence avec le martyr de Julien, sans doute en 304, lors de la persécution ordonnée par l’empereur romain Dioclétien. Des chrétiens prient sur son tombeau ; une dame espagnole de passage prie également pour son mari qui a été condamné et fait le vœu de construire un mausolée si elle obtient sa libération… Ce sera le premier oratoire sur la tombe de Julien.

Devant le nombre important de chrétiens qui viennent solliciter le saint, une première basilique est construite à la fin du Ve siècle puis une autre lui succède à l’époque carolingienne. La construction de l’édifice actuel commence à la fin du XIe: Avec ses 74 mètres de long, c’est alors la plus vaste des églises romanes d’Auvergne. Deux siècles plus tard, le plafond gothique surélève la nef et donne à l’ensemble une grande élégance et beaucoup de lumière…

En 1837, Prosper Mérimée visite l’église Saint-Julien défigurée pendant la tourmente révolutionnaire : clocher principal décapité, élimination du clocher surmontant le narthex, nef et bas-côtés recouverts d’un grand toit pentu… Il décrit « une église d’un grand caractère, qui malgré tout ce qu’elle a souffert, peut être encore rangée parmi les édifices les plus remarquables que compte l’Auvergne ». Ainsi en 1840, Saint-Julien fera partie de la première liste des monuments historiques protégés. Et à partir de 1843, débutent des grands travaux de restauration…

Ces dernières décennies, se sont succédé des travaux de rénovation et d’embellissement d’une très grande importance. En 2005, un concours est lancé pour la création de vitraux contemporains (environ 160 m2 pour 37 baies). L’artiste dominicain Kim en Joong et les Ateliers Loire de Chartres sont désignés vainqueurs par le jury. Ces vitraux modifient considérablement la luminosité et la perception des couleurs à l’intérieur de la basilique. Ils sont l’apport de ce début du troisième millénaire dans un édifice dont l’origine remonte à plus de dix-sept siècles.